Roland, « notre » Roland nous revient avec un album de blues exceptionnel.
Il s’est entouré des « meilleurs » pour ce que l’on peut qualifier de chef-d’œuvre. Et le terme n’est certainement pas galvaudé !
Cette perle, produite par Arno, a été enregistrée, mixée, masterisée et déposée dans son écrin par l’excellent Rudy Coclet, aux commandes du Rising Sun Studio.
Ami de longue date de Roland, c’est la première fois qu’Arno produit ce dernier. Un gage de qualité ? Certainement, car le plus « belche » des Flamands chantant en français, l’homme qui « frappe sa tête contre le ciel avec ses fantaisies », fait preux Chevalier des Arts et des Lettres par la France, n’allait pas s’investir s’il n’y croyait pas. Et, sans conteste, le résultat est superbe, incroyable mais pas inattendu...
Ses derniers concerts, notamment lors de sa " Nieuwe theatertournee ", étaient impressionnants de qualité, de passion, de simplicité... Roland était étincelant, flamboyant.
Lime & Coconut nous livre ses dernières excellentes compositions, comme Kosher Kamasutra, Bird In My Pyjamas, et ses dernières interprétations magistrales de « traditionnels ».
Going Down Slow, qui ouvre l’album, donne immédiatement le ton, le rythme... La voix est bien calée et les doigts qui attaquent les cordes de la guitare, qui plaquent les accords sont précis. Roland « transpire » le blues et le son est précieux. Après plus d’une minute, les percussions démarrent. Lourdes, graves, primitives, rappelant l’essence même du blues, son sens, sa naissance.
Mirko Banovic à la basse, Kobe Proesmans aux percussions et Ronny Verbiest à l’accordéon font partie du band à Roland. Tout comme Arno qui assure les backing vocals sur The Spider And The Fly, titre de Jagger et Richards datant de 1965. Good Times, Bad Times, une autre composition folk-blues des deux compères est reprise par Roland. Millésime 64... époque où les Rolling Stones voulaient être considérés comme un groupe de blues et non de rock’n’roll !
Etonnant That’s Amore, un morceau de 1953 signé Jack Brooks et Harry Warren. L’accordéon de Ronny est majestueux et Roland, de sa voix chaude, déclame plus qu’il ne chante cette fable napolitaine, s’accompagnant de la blues harp. Il n’y a que lui pour s’essayer à ce genre d’exercice.
Baby Call My Name de John Lee Hooker et Do It ! de Jesse Winchester clôturent, en beauté, l’album.
Picking, bottle-neck... Roland dompte, apprivoise les guitares, en sort ce qu’il veut. Ce disque, à l’enregistrement impeccable, permet de percevoir les moindres détails, les plus petites finesses.
Roland a obtenu le son qu’il désirait, celui qui se rapproche le plus du live. Un album proche de la réalité, proche de son public. Un bel objet et un nouveau commencement.
Et qui lui donne une seule envie... celle d’embrayer immédiatement sur un nouvel opus. Le firmament...?
En 2004 est sortie une nouvelle présentation CD-DVD, contenant 6 extra tracks live, dont une interprétation totalement déjantée de "ça plane pour moi", ainsi que le DVD présentant "Roland 60 years documentary" et le concert "Lime & Coconut" donné à l’AB le 6 octobre 2003.