Une fois de plus, Francis Géron, le "très big" boss du mythique Spirit Of 66, a créé l’événement en programmant, deux soirées de suite, The Musical Box au Forum de Liège. Pour un concert-reconstitution... tout aussi mythique, celui de The Lamb Lies Down on Broadway .
C’était la première interprétation scénique de ce concept album en Belgique... depuis le concert original de Genesis en avril 1975 à Forest National.
Quelques précisions...
La première afin de signaler, comme l’a judicieusement indiqué Marc Ysaye sur les ondes de Classic 21, que les rappels accordés à l’époque par Genesis au public belge, se résumaient à un seul titre : The Knife !
Hé oui, rien que pour nous ! Belgium... 10 points !!!
Parce qu’il faut bien souligner que, de tous les peuples de la Gaule, les Belges en général... et un certain Piero Kenroll en particulier, ont quand même "lancé" Genesis le 7 mars 1971, à la Ferme V de Woluwe-Saint-Lambert, à Bruxelles. Oui d’accord, en partie... parce que leurs talents conjugués étaient tellement énormes qu’ils ne pouvaient pas passer inaperçus et ne pouvaient donc pas rester inconnus. Mais tout tient parfois à tellement peu de choses...
L’album Trespass , en 1970, va dévoiler le groupe ... et The Knife restera définitivement planté en Belgique !
La deuxième est que vous ne découvrirez pas une couverture photographique totale de l’événement. Jean-Marie et moi, accrédités, avons été prévenu par le management du groupe, à près une demi-heure de la fin du concert, que nous devions interrompre nos prises de vues. Dommage, mais je respecte leur décision.
La troisième précision est que j’ai préféré les plans larges par rapport aux gros plans. J’ai la chance d’avoir assisté à la plupart des concerts de Genesis en Belgique... Les "plus jeunes" ont l’opportunité de se plonger dans cette aventure. The Musical Box parvient à recréer ces concerts exceptionnels, comme Marc Vander Jeught va très bien en parler ci-après, dans son article.
Tant qu’à faire, j’ai essayé de recréer l’ambiance, le climat, l’atmosphère, l’époque... Genesis, 1975.
Paul Coerten, photographe d’agence, a couvert la plupart des concerts des années 70-80, dont celui de The Lamb Lies Down on Broadway. Paul me permet de publier quatre de ses clichés historiques, issus de son ouvrage Golden Years .
Dernier élément : Gandalf a assuré la première partie.
Petit rappel historique pour terminer...
C’est à Chicago, le 20 novembre 1974, soit deux jours avant la sortie de l’album, que Genesis a débuté la tournée de son nouvel album concept : The Lamb Lies Down on Broadway. Le concert était imposant avec ses atmosphères musicales intenses, ses effets visuels surréalistes et ses personnages étranges.
Après plus de 100 représentations, Genesis présentait son dernier concert de la tournée à Besançon, en France, en mai 1975. Le dernier témoignage de Peter Gabriel avec Genesis ne fut jamais filmé. The Lamb Lies Down on Broadway est ainsi devenue l’œuvre la plus mystérieuse et fascinante du groupe.
Je laisse maintenant le clavier à Marc... Témoignage !
Samedi 5 février 2005... Près d’un an que j’attendais ce spectacle de The Lamb Lies Down on Broadway ! La nouvelle avait été annoncée lors de la venue du groupe canadien en Belgique au printemps dernier : The Musical Box avait enfin acquis les droits et autorisations nécessaires, de Genesis et de Peter Gabriel, pour interpréter ce spectacle en Europe !
Première bonne surprise en entrant dans ce théâtre, tout simplement magnifique. Peu de salles en Belgique peuvent rivaliser avec Le Forum de Liège au niveau de la déco.
Après une première partie dont j’ai oublié le nom, mais que j’ai rebaptisée Rohypnol... inodore, incolore, insipide mais sédatif puissant, nous allons enfin découvrir la reproduction de la dernière tournée de Genesis avec Peter Gabriel.
Comme lors des précédents spectacles des Québécois, Foxtrot et Selling England By The Pound, le résultat est tout simplement incroyable : il s’agit bien de la réincarnation visuelle et musicale du chef-d’œuvre de Genesis.
Peut-être plus encore que pour les disques précités, c’est sur scène que The Lamb Lies Down on Broadway prend toute sa dimension.
Certains passages du disque, plus difficilement abordables, y arborent une autre couleur, renforcés par la projection des diapositives.
Le line-up est quelque peu différent par rapport aux concerts de l’an dernier, mais assure autant. En effet, François Gagnon (guitares) et Eric Savard (claviers) remplacent respectivement Denis Champoux et David Myers. Quant à Denis Gagné, il est littéralement "habité" par Peter Gabriel et interprète son rôle à merveille. Que dire encore du jeu époustouflant de Martin Levac dans la peau d’un Phil Collins plus vrai que nature !? Sur cette tournée, encore plus que sur les précédentes, on peut également se rendre compte à quel point il partage les parties vocales avec Denis Gagné.
Les éclairages, les dias, les costumes et les décors, tout contribue à nous faire revivre la magie de ce concert mythique.
Lors des rappels, le groupe démontre une fois de plus à quel point il maîtrise The Musical Box , le morceau emblématique dont il a tiré son nom.
Comment ne pas frissonner devant l’interprétation toute en émotion de Denis Gagné dans le rôle de Henry ? La soirée se termine avec Watcher Of The Skies , autre pièce maîtresse du répertoire du groupe anglais.
On pourra longtemps épiloguer sur l’opportunité de remonter de tels spectacles. Pour ma part, la question ne se pose même pas, n’ayant pas eu la chance de voir Peter Gabriel et ses compères à la grande époque de Genesis. Je ne peux donc que me réjouir devant une telle initiative. Si l’on peut émettre quelques doutes quant aux prestations de certains "cover bands", on ne peut qu’être admiratif devant celle des Canadiens.
Avec eux, le terme de "Tribute Band" (hommage) n’a jamais eu autant de sens : on n’assiste pas à un concert, ni à une succession de chansons mais bien à un spectacle dans tous les sens du terme, comme ceux que proposait Genesis jusqu’en 1975.
Rien n’est laissé au hasard, du light show à la mise en scène, tout est reproduit fidèlement. L’aval des membres du groupe anglais constituant pour The Musical Box la plus belle des reconnaissances.
Force est également de constater qu’un public nombreux est demandeur : deux dates ont été programmées à Liège et une deuxième vient apparemment de s’ajouter à celle déjà prévue en mai à l’AB. Dans le public, des quadras/quinquas ayant vu l’original et venant se remémorer trente ans plus tard cette époque bénie sont accompagnés de plus jeunes, curieux de voir à quoi pouvait bien ressembler un spectable de Genesis.
La seule chose que l’on pourra donc leur reprocher est de NE PAS être Genesis, mais pour moi, il s’agit là de leur seule... "faiblesse" !
Si vous avez manqué ce concert, rendez-vous à l’AB en mai car il s’agira très probablement de l’une des dernières occasions de voir ces fantastiques musiciens, le projet touchant à sa fin.
© Marc Vander Jeught
- Gandalf
- The Musical Box
Remerciements :
À Paul Coerten pour l’aimable autorisation de reproduction des photos extraites de son ouvrage "Golden Years - Rock 70/80", paru aux Éditions Apach.
À Denis Asselberghs et à Frédéric Richardson, Éditions Apach.
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