C’est à Geraardsbergen, au Muziekcafé Boogiewoogie, que Françoise et moi avons enfin eu l’occasion de découvrir, ce samedi 27 novembre, un concert de la tournée halfplugged de Willy Willy et de Wigbert Van Lierde, tournée annoncée sous le nom Willy With Wigbert.
Rentrés vers midi de Verviers où, la veille, nous avions assisté au fantastique concert de Beverly Jo Scott au Spirit Of 66, nous avons à peine eu le temps de décharger les photos et de recharger les batteries, des appareils et les nôtres, qu’il était déjà l’heure de téléphoner à Willy afin de fixer le rendez-vous. Précisons que dans le « civil », nous ne l’appellons pas Willy x 2, afin d’éviter de passer pour des bégayeurs auprès de personnes qui ne connaîtraient pas l’artiste !
Le système GPS de la voiture programmé, nous voilà repartis pour rallier cette ville de Flandre Orientale, distante d’à peu près 50 kilomètres de Bruxelles. Et c’est à 22 heures pile, l’heure fixée, que nous atteignons notre destination.
Si le Boogiewoogie est bien là, devant nous, aucune trace de Willy, et encore moins d’un Willy Willy ! Nous ne nous étonnons plus de rien depuis qu’il nous a invité à fêter son anniversaire et est arrivé avec près d’une heure et demie de retard ! Nous pénétrons donc à l’intérieur et découvrons un Club relativement petit mais étonnamment bien équipé en sono et en éclairages. De nombreuses guitares et instruments à cordes ornent les murs.
It’s 70, 80 and 90 occupe la scène. Curieux nom pour un groupe sauf si l’on sait qu’il est composé de William Souffreau, chanteur et guitariste d’Irish Coffee, de Kloot Per W, qui joua avec The Misters, The Employees, Polyphonic Size..., et de Kristin Brown , membre de White Light White Heat, groupe qui n’interprète que des morceaux du Velvet Underground. Cela donne donc trois générations rock’n’roll, trois guitaristes qui interprètent du blues, du rock dans ce Club qui rassemble un nombre impressionnant de connaisseurs sur ses 60 M2.
22h45. Le groupe termine sa prestation et voilà le voodoo man qui apparaît enfin, accompagné de Mich (Michèle, sa charmante épouse) et de Wigbert ! Quelques embrassades plus loin, il est grand temps d’installer le matériel, d’accorder les nombreuses et superbes guitares sèches et électriques, d’effectuer la balance. Le Club est maintenant totalement rempli et, après avoir salué le public et lancé quelques plaisanteries, les deux compères débutent leur concert.
- Willy Willy & Wigbert
C’est au mois de juin, en se retrouvant à la fête d’anniversaire de Roland, que Willy Willy et Wigbert ont décidé de monter cette mini tournée, ce toerke Blues, reflet de leur back-ground, et d’interpréter quelques solides références blues, rock, roots, country & folk : Willie Dixon, Bob Dylan, Ferre Grignard, J.J. Cale, Buddy Holly, Eddie Cochran ...
You Can’t Get That Stuff No More, Meet Me In The Morning, Cocaine... débutent le concert et ravissent immédiatement la salle.
Si Willy Willy et Wigbert changent fréquemment d’instrument, ils ne changent absolument pas d’humeur et s’amusent de plus en plus, comme toutes les personnes présentes. La guitare électrique laisse la place à l’acoustique, à la dobro, à la mandoline, à la wash-board, à l’harmonica... La Fender à la Gibson, à la Yamaha, à la Sonata...
Pour Little Red Rooster, de Willie Dixon, Willy Willy joue sur une superbe National Reso-Phonic, modèle ResoLectric Jr, une guitare rockin’blues électro-acoustique avec résonnateur. Ce modèle de guitare, doté d’une amplification mécanique, a été inventé avant la création de l’amplification électrique.
Faut-il souligner et écrire, ou l’inverse, que comme souvent dans le Nord de notre beau pays, c’est un public également formé de trois générations qui est présent.
Car là-bas, Mesdames et Messieurs, dans ce pays où les diables en pierre décrochent les nuages, les passionnés du blues sont légions et en ont fait leur culture, leur religion. Et comme nos amis flamands pratiquent tous la langue de Shakespeare, qui est un pote des frères Shake, Rattle and Roll comme tout le monde le sait, ils reprennent donc facilement les refrains, si ce n’est la totalité des chansons, en chœur et avec cœur.
C’est bien évidemment le cas pour Just A Friend Of Mine [1], que Willy Willy interprète magistralement. La température, déjà élevée, est encore montée de quelques degrés alors que Ebbenhout Blues, le titre qui a révélé Wigbert en 1991 [2], démarre.
Et ce ne sont pas les morceaux suivants, tels Outlaw Blues, Peggy Sue, Voodoo Music, C’mon Everybody qui refroidissent l’atmosphère, sans compter une incroyable version de Mama Talk To Your Daughter de J.B. Lenoir [3] qui termine le set, avec un Willy Willy qui modifie sa voix et ne cesse de faire des mimiques, provoquant l’hilarité générale !
Bien entendu, pas question pour eux de s’en aller sans accorder les rappels, deux chansons tout d’abord et, remontant sur scène une seconde fois, deux autres offertes comme point d’orgue à ce concert.
Two Men. Two Guitars. Two Voices... Un triomphe !
- Mama, mama, please talk to your daughter ’bout me
Willy et Wigbert démontent le matériel, rangent les instruments. Avec Mich, j’aide à charger les voitures. Nous décidons de prendre un dernier verre au bar.
W & W sont sollicités afin de signer des autographes, discutent le coup. Frank, le patron du Club, créé en 1988, est aux anges !
J’évoque avec Willy la set-list, si extraordinairement « pointue », fouillant et révélant les roots.
J’ai des pros devant moi, des géants, des reuze... Ils ne sont pas fait d’osier, comme au XVe siècle, mais bien d’acier, comme les cordes de leur guitare.
Set-list :
You Can’t Get That Stuff No More - Meet Me In The Morning - Cocaine - Little Red Rooster - Sexy Mary Brown - Jesus On The Mainline - Can’t Be Satisfied - I Scare Myself - Just A Friend Of Mine - Ebbenhout Blues - Outlaw Blues - Peggy Sue - Voodoo Music - C’mon Everybody - Talk To Your Daughter
Bourgeois Town - Slow Down
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Willy Willy & The Voodoo Band + Willy With Wigbert
Muziekcafé Boogiewoogie